Sahel : les chefs d'État dotent l’AES de structures d'intégration
Le deuxième sommet des chefs d’État de l’AES a pris une série de mesures visant à renforcer la sécurité, l’intégration économique, financière et médiatique au sein de l’espace sahélien.
Le deuxième sommet des chefs d’État de l’AES, Alliance des Etats du Sahel, tenu à Bamako les 22 et 23 décembre s’est achevé par une série de mesures visant à renforcer cette confédération.
Au plan économique et financier, les trois présidents ont inauguré à Bamako la Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID-AES). Dotée d’un capital de 500 milliards de F CFA, environ 895 millions de dollars, elle a pour vocation le financement des projets de développement intégrateurs dans les transports, l’agriculture, le TIC et l'énergie notamment. Elle est présentée comme le levier de la souveraineté économique de l’AES.
Radio et télévision de l’AES
La radio et la télévision de la confédération sont déjà opérationnelles. La radio “Daande Liptako” émet depuis Ouagadougou sur la fréquence 94.4 FM, anciennement attribuée à RFI, simultanément dans les trois capitales de l’AES.
“Cette radio est un instrument de correction et d’information qui permettra de construire un narratif mieux adapté à notre contexte”, selon le ministre burkinabè des Affaires étrangères Karamoko Jean-Marie Traoré.
Télé AES, la chaîne de télévision de la confédération installée à Bamako a aussi vu le jour. Sa mission est de “promouvoir les valeurs de solidarité, de souveraineté et de résilience”, de diffuser une information “fiable et équilibrée” et “valoriser les politiques publiques confédérales”, tout en “renforçant la cohésion entre les peuples” de l’espace AES.
Force unifiée de l’AES
Au plan sécuritaire, les chefs d’État ont mis en place la Force unifiée des États de l’Alliance du Sahel. Forte de 5000 soldats issus du Mali, Burkina Faso et Niger, elle est placée sous le commandement du général Daouda Traoré du Burkina Faso. Sa vocation est de lutter contre les groupes armés opérant dans la région du Sahel.
Au sujet des relations avec la Cédéao qu’il ont quittées en janvier 2025, les chefs d’État de l’AES ont convenu de maintenir les liens avec cette organisation et réitéré leur engagement à conduire les négociations “de bonne foi et dans un esprit constructif”.
Ibrahim Traoré a été désigné pour prendre la succession d’Assimi Goïta au poste de président de l’Alliance pour un an.
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