Marseille: un jeune tué de plusieurs balles, une nouvelle victime du narcotrafic ?

Un jeune homme de 20 ans a été abattu jeudi, mais ce fait divers interpelle la cité phocéenne car il s’agit du frère d’un militant écologiste engagé dans la lutte contre le narcotrafic.

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Amine Kessaci, le frère de la victime est connu pour son association Conscience qui aide les victimes du narco trafic et leurs familles

Amine Kessaci, bien connu des Marseillais pour son engagement aux côtés des victimes du narcobanditisme a perdu un second frère dans ce qui ressemble à une exécution.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Écologistes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", a détaillé le procureur.

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobanditisme n'est pas établi à ce stade. 

Marseille choquée

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants". Amine Kessaci s’est engagé auprès du Parti Les Écologistes. Le maire de Marseille, Benoît Payan parle de “sidération”.

Amine Kessaci travaille contre le narco banditisme depuis la mort en 2020 de son grand frère, Brahim, abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu dans un réglement de compte. Son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille. Amine a alors créé une association Conscience qui compte 800 adhérents mobilisés contre le narcotrafic et pour apporter une aide juridique et psychologique aux familles des victimes dans quatre villes de France. 

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille où  la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué, selon des élus locaux, par une "précarisation générale" dans la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narco-homicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, dont Marseille est la capitale.