Türkiye: un cessez-le-feu entre Moscou et Kiev indispensable avant tout déploiement de troupes
Cette déclaration turque fait suite aux propos tenus mardi par M. Macron, qui a suggéré qu'une future force de réassurance pourrait inclure des soldats français, britanniques et turcs.
Le ministère turc de la Défense a déclaré, ce jeudi, qu'un cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine devait être instauré avant toute discussion concernant une éventuelle contribution turque à une force internationale de réassurance.
"Partout où le besoin de paix, de sécurité et de stabilité se fait sentir, les forces armées turques sont les premières auxquelles on pense. C'est la preuve la plus claire des capacités, de l'efficacité, de la dissuasion et du prestige des forces armées turques", a déclaré le ministère en réponse aux affirmations selon lesquelles des troupes turques pourraient être envoyées en Ukraine dans le cadre d'une mission de paix multinationale.
"Avant toute chose, un cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine doit être instauré. Ensuite, un cadre de mission assorti d'un mandat clairement défini doit être établi, et la contribution de chaque pays déterminée. Les forces armées turques sont prêtes à soutenir toute initiative visant à instaurer la sécurité et la stabilité dans notre région", a-t-on ajouté.
Cette déclaration intervient après que le président français Emmanuel Macron a suggéré mardi qu'une future force de réassurance pourrait inclure des soldats français, britanniques et turcs.
Ankara, qui entretient des relations équilibrées avec Moscou et Kiev depuis le début du conflit, s'est dite ouverte à la discussion d'un tel déploiement, à condition que les objectifs et les paramètres de la mission soient clairement définis.
Implication européenne
Les gouvernements européens ont exprimé de vives inquiétudes quant au plan de paix initial en 28 points proposé par le président américain Donald Trump pour l'Ukraine. Ils ont fait valoir qu'il exigeait des concessions territoriales et militaires considérables de la part de l'Ukraine et risquait de pousser Kiev à la capitulation.
Sous la pression des alliés européens et suite aux négociations menées à Genève entre responsables américains et ukrainiens, le plan aurait été révisé.
Au fil du processus, les acteurs européens se sont impliqués plus directement dans les négociations.
Le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont élaboré une contre-proposition soulignant que tout accord devait garantir la souveraineté de l'Ukraine, éviter toute concession territoriale automatique, préserver ses capacités de défense et assurer la participation européenne à la définition des futurs dispositifs de sécurité.
Face aux propositions occidentales, Ankara a réaffirmé que sa position restait inchangée, déclarant qu'aucune négociation sur le déploiement de troupes ne pouvait se poursuivre sans un cessez-le-feu, un mandat clairement défini et une répartition claire des responsabilités entre les États participants.
Le ministère a ajouté que la Türkiye n'évaluerait toute initiative visant à renforcer la paix et la stabilité régionales qu'une fois ces conditions préalables pleinement remplies.