Cisjordanie occupée: des colons israéliens illégaux incendient une mosquée

Des colons israéliens illégaux ont incendié et profané une mosquée en Cisjordanie occupée dans la nuit de mardi à mercredi, y laissant des messages haineux.

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Des colons israéliens illégaux incendient une mosquée

Depuis le début de la guerre génocidaire menée par Israël à Gaza il y a deux ans, des centaines d'attaques ont été perpétrées par des colons illégaux en Cisjordanie. Le mois d'octobre a enregistré le plus grand nombre d'attaques recensées dans le territoire occupé.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des colons israéliens illégaux ont incendié et profané une mosquée dans un village palestinien de Cisjordanie occupée, y inscrivant des messages haineux en signe de défi, au lendemain de la condamnation par certains dirigeants israéliens d'une récente attaque de colons contre des Palestiniens.

Un mur, au moins trois exemplaires du Coran et une partie du tapis de la mosquée de la ville palestinienne de Deir Istiya ont été incendiés.

Sur un côté de la mosquée, des colons ont laissé des graffitis tels que "Nous n'avons pas peur", "Nous nous vengerons à nouveau" et "Continuez à condamner". L'inscription en hébreu, difficilement déchiffrable, semblait faire référence au général de division Avi Bluth, chef du commandement central israélien, qui a publié mercredi une rare condamnation des violences.

Il s'agit du dernier épisode d'une série d'attaques ayant suscité l'inquiétude de hauts responsables, de chefs militaires et de l'administration Trump. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, n'a pas commenté cette recrudescence de la violence.

"Nous craignons que les événements en Cisjordanie ne débordent et ne compromettent nos actions à Gaza", a déclaré Marco Rubio, le secrétaire d'État américain, lors d'une conférence de presse mercredi.

Les attaques de colons illégaux atteignent des niveaux records

Depuis le début de la guerre génocidaire menée par Israël contre Gaza il y a deux ans, de jeunes colons illégaux ont perpétré des centaines d'attaques. Ces attaques se sont intensifiées ces dernières semaines, alors que les Palestiniens récoltent leurs olives lors d'une tradition annuelle. 

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), octobre a été le mois qui a enregistré le plus grand nombre d'attaques de colons illégaux recensées en Cisjordanie occupée depuis que l’organisation a commencé à les comptabiliser en 2006.

Mardi, des dizaines de colons israéliens illégaux masqués avaient attaqué les villages palestiniens de Beit Lid et Deir Sharaf en Cisjordanie occupée, incendiant des véhicules et d'autres biens avant d'affronter des soldats israéliens.

Le président Isaac Herzog a qualifié ces attaques de "choquantes et graves", une déclaration dénotant avec les critiques jusque-là discrètes formulées par les hauts responsables israéliens à l'égard de ces violences. La position de M. Herzog, bien qu'essentiellement symbolique, vise à incarner une conscience morale et à unifier le pays.

M. Herzog a déclaré que les violences commises par une "poignée" d'auteurs "franchissent une ligne rouge", ajoutant dans une publication sur les réseaux sociaux que "toutes les autorités de l'État doivent agir avec détermination pour éradiquer ce phénomène".

Le chef d'état-major de l'armée israélienne, Eyal Zamir, a fait écho aux condamnations de Herzog concernant les violences en Cisjordanie occupée, affirmant que l'armée "ne tolérera pas les agissements d'une minorité de criminels qui ternissent l'image d'une population respectueuse des lois".

Dans ses déclarations de mercredi, Rubio a félicité le président israélien et les hauts responsables militaires pour avoir dénoncé les attaques de Beit Lid.

Les Palestiniens et les défenseurs des droits humains accusent l'armée et la police israéliennes de ne pas avoir su empêcher les attaques des colons illégaux. Le gouvernement israélien est dominé par des figures de l'extrême droite, partisans du mouvement des colons illégaux, notamment le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, chargé de l'élaboration de la politique de colonisation, et le ministre Itamar Ben-Gvir, qui supervise les forces de police.