Deux cents personnes les attendaient à l’aéroport de Genève dimanche. Les citoyens suisses ont expliqué dans une déclaration commune qu'ils avaient été victimes "de tortures et d'exactions" lors de leur détention en Israël.
Ils ont unanimement dénoncé le manque de soutien du département suisse des Affaires étrangères (DFAE) qui s’est réduit à une aide de l’équipe helvétique à leur arrivée à Istanbul en Turquie, selon eux.
Waves of Freedom Switzerland, l’association qui organisait le départ des volontaires pour la Flottille, a précisé que la Turquie a pris en charge la consultation médicale, la chambre d’hôtel pour la nuit et le billet d’avion de retour, alors que le DFAE ne prend pas en charge le trajet Turquie-Suisse.
Depuis dimanche, la directrice des affaires consulaires du DFAE, Marianne Jenni, a défendu son département sur la radio RTS. Selon elle, le DFAE a rappelé aux autorités israéliennes les droits fondamentaux des prisonniers puis elle a souligné la responsabilité des volontaires de la Flottille Soumoud. "Nous avons prévenu ce groupe que c'est une action dangereuse".
Israël et sa pratique de la “torture douce”
Tous témoignent des mauvais traitements subis après leur arrestation en mer à leur arrivée au port d'Ashdod. Roberto Ventrella, 86 ans, raconte: “On nous a mis à genoux durant plus d'une heure en plein soleil, la tête vers le sol et ça tapait lorsqu'on osait la relever, ils nous ont traités comme des animaux”. Il ajoute avoir été enfermé dans une cellule de 5m sur 5m avec dix autres personnes.
Lors de l’émission du dimanche soir de la RTS “Mise au point”, Sébastien Dubugnon raconte ce que lui et ses camarades ont subi et ce qu’il résume par de la “douce torture” comme la privation de sommeil, le refus de donner des médicaments, l’absence d’eau potable, les gardiens de prison qui suggèrent en ricanant qu’ils n’ont qu’à boire l’eau des toilettes.
Le Lausannois a subi et a été témoin de simulations d'exécutions ou d’attaques avec des chiens: “ils rentraient dans les cellules avec leur fusil d’assaut et pointaient leur laser sur la tête. Ils nous mettaient au fond de la cellule et menaçaient de nous tirer dessus. Ils lâchaient aussi les chiens dans les cellules.”
Le Suisse termine son interview en disant regretter de ne pas avoir atteint Gaza mais il souligne que cette opération a permis que beaucoup découvrent le “vrai visage d’Israël”. 10 Suisses, dont l’ancien maire de Genève Rémy Pagani, sont encore détenus.
