Marioupol : plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus  (Reuters)

Marioupol, port stratégique du Sud-Est de l'Ukraine, est assiégée depuis début mars par les forces russes, auxquelles les soldats ukrainiens ont selon Moscou commencé à se rendre, après six semaines d'une résistance acharnée.

La situation humanitaire y est catastrophique, selon les deux camps, et la ville largement en ruines. L'Union européenne a dénoncé ce blocus comme un "crime de guerre majeur".

Marioupol pillonée et encerclée

Le 2 mars, sept jours après le début de son offensive en Ukraine, l'artillerie russe pilonne Marioupol, ville russophone de 441.000 habitants, située à environ 55 kilomètres de la frontière russe et à 85 kilomètres du fief des séparatistes de Donetsk.

Le maire accuse les forces russes et prorusses de chercher "à imposer un blocus" en empêchant l'approvisionnement de la ville et en coupant ses "infrastructures vitales": eau, électricité et chauffage.

Sa prise permettrait à la Russie d'assurer la jonction entre ses forces en provenance de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports clés de Berdiansk et de Kherson, et les troupes séparatistes et russes du Donbass plus au Nord.

Maternité bombardée

Le 9, une frappe russe vise une maternité et hôpital pédiatrique, faisant trois morts. L'Ukraine et l'UE condamnent un "crime de guerre", la Russie affirmant elle que le bâtiment abritait des combattants ultranationalistes ukrainiens.

Mi-mars, après plusieurs tentatives infructueuses, des milliers de civils commencent à être évacués de Marioupol via un couloir humanitaire.

Milliers de victimes

Le 4 avril, le maire de Marioupol déclare que la ville est détruite "à 90%" et qu'elle a "dépassé le stade de la catastrophe humanitaire".

Le 7, les autorités pro-russes évaluent les pertes civiles à environ 5.000 personnes et les logements détruits à "60-70%".

Le "nouveau maire" proclamé la veille par les forces pro-russes estime que 250.000 personnes ont quitté Marioupol mais qu'au moins autant, voire 300.000 restent sur place. L'Ukraine évalue plutôt à 100.000 le nombre de personnes encore en ville.

"Ultime bataille"

Le 11, l'armée ukrainienne dit se préparer à "une ultime bataille" à Marioupol.

Les séparatistes revendiquent avoir conquis la zone portuaire. Le lendemain, les autorités régionales évaluent à au moins 20.000 morts le nombre de victimes.

Les Etats-Unis font état d'"informations crédibles" sur la possibilité que la Russie fasse usage d'"agents chimiques" pour prendre la ville.

AFP