Erdogan: "La Russie devrait aussi acheminer ses céréales à travers le corridor en mer Noire" (Reuters)

Le chef de l’État turc a fait des déclarations, vendredi, aux journalistes qui l’ont accompagné au retour de sa tournée dans les Balkans, qui comprenait la Bosnie-Herzégovine, la Serbie et la Croatie.

Il est longuement revenu sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine et ses conséquences sur l’économie mondiale, notamment en matière d’énergie et d'alimentation.

Il a rappelé que de nombreux pays, en particulier en Europe, sont très majoritairement dépendants du gaz naturel russe. Mais la guerre en Ukraine, les sanctions internationales et la réponse russe à ces sanctions, ont provoqué une crise énergétique qui touche en priorité l’Europe.

"L'hiver va être rude pour les Européens cette année, ils vont rencontrer beaucoup de difficultés et la facture va être salée", a-t-il affirmé.

Le président turc a, par la même occasion, assuré que la Turquie n’est absolument pas concernée par une crise énergétique, l’acheminement de gaz se déroulant de manière entièrement normale, et que les autorités ont pris toutes les mesures de stockage nécessaires contre toute éventualité.

Mais le gouvernement se donne pour objectif de réduire la facture énergétique des Turcs.

"Si comme prévu nous commençons, courant 2023, à utiliser le gaz naturel que nous avons découvert en mer Noire, nous pourrons fournir un gaz moins cher à nos concitoyens. Là est notre objectif", a-t-il expliqué.

Par ailleurs, il a indiqué avoir discuté du prix d’achat du gaz russe avec son homologue Vladimir Poutine. "Son approche est positive, si nous trouvons un accord pour diminuer le prix d’achat, ce sera la cerise sur le gâteau pour nos concitoyens", a-t-il précisé.

Au sujet de l’accord obtenu par la Russie et l’Ukraine pour l’acheminement des céréales ukrainiennes via la mer Noire, Erdogan a renouvelé son appel pour que la Russie achemine aussi ses céréales via le même corridor.

"Comme l’a dit Poutine, les céréales ukrainiennes vont aux pays riches. Je vais demander à Poutine, lors de notre rencontre à Samarkand [Ouzbékistan], d’envoyer les céréales russes via ce corridor", a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : "Si les céréales russes commencent à arriver, nous pourrons mettre en place un système qui permettra leur acheminement vers les pays pauvres en Afrique notamment".

Avant de passer aux sujets de la politique interne, le chef de l’État turc a insisté sur la détermination de la Turquie à ne pas laisser les organisations terroristes agir contre elle et dans la région.

"Nos actions contre les groupes terroristes sont aussi une garantie pour l'intégrité territoriale et l'unité de la Syrie, mais le régime n'a pas agi dans ce sens", a-t-il notamment dit, regrettant l’inaction du régime syrien contre les groupes terroristes PKK/YPG qui occupent une importante partie de son territoire.

Pour conclure, Erdogan s’est exprimé sur la situation économique de son pays, exprimant sa foi quant à un fort développement prochain. Il a par ailleurs indiqué que les investisseurs étrangers veulent travailler en Turquie.

"De nombreuses entreprises d’Europe et du reste du monde frappent à notre porte pour investir. Le cumul des entreprises qui souhaitent investir en Turquie approche les 20 milliards de dollars", a-t-il fait savoir.

AA