Des députés algériens ont présenté au Parlement un projet de loi visant à annuler la version française du journal officiel et à limiter la publication des lois exclusivement en langue arabe, rapporte le site internet Algerie 360.
Selon l’exposé des motifs derrière ce projet de loi, cette démarche vise à “protéger les constantes nationales et contrer les tentatives d’effacement de l’identité nationale”.
Les députés dénoncent ce qu’ils qualifient de “pollution légale” héritée des politiques coloniales françaises, accusées de porter atteinte à l’identité et à la souveraineté algériennes.
Ils soulignent également le coût financier élevé lié à la traduction des textes législatifs et réglementaires en français.Cette pratique, jugée inutile, représente selon eux un “gaspillage des deniers publics” et perpétue l’usage d’une langue étrangère en Algérie indépendante.
“Promotion de la langue arabe et anglaise”
Les accords et traités internationaux ratifiés par l’Algérie seraient publiés en arabe, accompagnés, si nécessaire, de traductions en anglais ou dans la langue du pays d’origine, mais le texte en arabe demeurerait juridiquement contraignant.Cette initiative s’inscrit dans le cadre d'une série de mesures prises par plusieurs institutions algériennes pour réduire l’usage du français dans les correspondances officielles et promouvoir les langues arabe et anglaise.
En rappel, la présidence de Chadli Bendjedid avait adopté la loi sur la généralisation de l’utilisation de la langue arabe en 1991. Mohamed Boudiaf avait, pour sa part, suspendu la loi à son arrivée en 1992, puis Liamine Zéroual l’a brièvement réactivée en 1996 avant qu’Abdelaziz Bouteflika ne la remette en veille.
Cette proposition de loi intervient en plein refroidissement des relations diplomatiques entre la France et l'Algérie.