Ukraine : les combats s'intensifient, Marioupol près de tomber (AA)

"Nous ferons tout notre possible pour vous soutenir et pour faire en sorte que l'Ukraine gagne la guerre", a déclaré à Kiev le président du Conseil européen Charles Michel, venu rencontrer le président Volodymyr Zelensky. Il a notamment promis que des sanctions cibleraient bientôt les exportations russes de pétrole et de gaz, comme le réclame M. Zelensky.

Le président russe Vladimir Poutine "ne réussira ni à détruire la souveraineté de l'Ukraine, ni à diviser l'Union européenne", a ajouté M. Michel, à trois jours du verdict de la présidentielle en France lors de laquelle une victoire de la candidate d'extrême droite Marine Le Pen bouleverserait les équilibres européens.

Volodymyr Zelensky, a pour sa part évoqué la situation tragique à Marioupol, où les deniers militaires ukrainiens retranchés dans une usine, pilonnée et assiégée, ont avec eux "des centaines de blessés" et "environ un millier de civils, femmes et enfants", qu'ils "protègent au prix de leur vie".

Le ministère ukrainien de la Défense a souligné mercredi que l'armée russe "concentrait l'essentiel de ses efforts sur la prise de Marioupol et poursuivait ses tentatives d'assaut près de l'aciérie Azovstal", dernier îlot de résistance de ce port situé sur la mer d'Azov, à l'extrémité sud du Donbass.

Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du bataillon Azov, une des deux formations ukrainiennes qui résistent encore à Marioupol, a souligné mercredi dans un message video sur Telegram que la situation était "critique" dans l'usine pilonnée par l'aviation russe avec "des bombes super puissantes". Il a appelé les dirigeants internationaux à "sauver avant tout" les civils se trouvant dans l'usine.

Bombes super puissantes

"Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures", avait déclaré dans la nuit de mardi à mercredi Serguiï Volyna, commandant de l'autre formation présente, la 36e brigade d'infanterie de marine, dans un message posté sur Facebook.

Après trois jours sans couloir humanitaire, Kiev a indiqué mercredi matin être arrivé à "un accord préliminaire" avec les Russes pour évacuer des civils de Marioupol vers Zaporijjia, à quelque 200 km au nord-ouest.

Mais les cars d'évacuation ont pris du retard et n'étaient plus attendus avant jeudi au plus tôt, a indiqué à l'AFP un responsable de l'accueil des réfugiés à Zaporijjia.

La situation dans la ville, où au moins 20.000 personnes ont péri depuis début mars selon le conseil municipal, est "catastrophique", selon la première vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.

La Russie, qui a lancé plusieurs ultimatums aux défenseurs de Marioupol, est déterminée à prendre ce port qui lui permettrait de faire la jonction entre la Crimée, qu'elle a annexée en 2014, et les républiques séparatistes du Donbass.

Sa prise permettrait aussi à Moscou d'injecter des forces supplémentaires dans l'offensive visant à prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass, que les séparatistes contrôlent en partie depuis 2014.

Au-delà de Marioupol, les combats semblaient s'intensifier tant dans l'est que dans le sud de l'Ukraine.

AFP