Situation "extrêmement difficile" à Severodonetsk et offensive russe en vue (AFP)

"L'ennemi veut complètement isoler Severodonetsk en empêchant tout passage d'hommes ou de munitions, a affirmé dimanche le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, redoutant que la Russie n'envoie "toutes ses réserves pour prendre la ville" dans les 48 heures. La situation y est "extrêmement difficile", a-t-il reconnu.

Jusqu'à présent, "nous continuons de tenir nos positions" dans le nord de la région de Lougansk, a assuré Valeri Zaloujny, commandant en chef de l'armée ukrainienne, tout en déplorant que "chaque mètre de terre (...) y est couvert de sang - mais pas seulement le nôtre, mais aussi celui de l'occupant". Sur le plan militaire, la Russie "utilise l'artillerie à grande échelle et, malheureusement, a un avantage de 10 contre un", a encore estimé Valeri Zaloujny.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans son message vidéo du soir a qualifié dimanche de "très violents" les derniers combats qui font rage à Severodonetsk, affirmant que Moscou déploie des troupes insuffisamment entraînées et les utilise comme "chair à canon".

La prise de cette cité ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville, Kramatorsk, une étape pour conquérir l'intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.

Sur le plan diplomatique, après avoir promis la veille à Kiev une réponse "d'ici la fin de la semaine prochaine" à la demande de l'Ukraine d'entamer un processus d'adhésion à l'Union européenne, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a reconnu dimanche que "le défi (serait) de sortir du Conseil européen (prévu les 23 et 24 juin) avec une position unie qui reflète l'énormité de ces décisions historiques".

"C'est du terrorisme "

Sur le terrain, le ministère russe de la Défense a dit avoir détruit à Tchortkiv, dans l'ouest de l'Ukraine et à 140 km de la frontière avec la Roumanie, "un grand entrepôt de systèmes de missiles antichars, de systèmes portatifs de défense aérienne et d'obus fournis au régime de Kiev par les Etats-Unis et les pays européens".

La frappe sur cette ville, située dans l'ouest jusqu'à présent relativement épargné, a fait 22 blessés, selon le gouverneur de cette région.

A l'est, dans la région de Donetsk, la présidence ukrainienne a affirmé que "les Russes (intensifiaient) leurs efforts pour détruire les infrastructures essentielles".

A Mikolaïv, grand port de l'estuaire du Dniepr, dans le Sud, l'avancée russe a été stoppée aux abords de la ville, les combats tournent à la guerre de tranchée et les autorités prennent la mesure du bombardement des infrastructures, selon une équipe de journalistes de l'AFP sur place.

AFP